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Mental Origine

Les Émotions: Et si nous apprenions enfin à les gérer ?

Le 06/03/2023

Emotions

Les émotions : qu’est-ce que c’est que cette bête-là ?

C’est un sujet que l’on retrouve régulièrement sur la toile, il est assez complexe, donc essayons de faire « simple » !!! C’est l’addition d’un ensemble de modalités psychologiques fondamentales (souffrances) qui déterminent et guident les agissements de tout organisme. Cette « émotion » (pas forcement adaptée) sert à indiquer des réponses complexes, c’est-à-dire composées de plusieurs réponses, qu’elles soient physiologiques, motrices, cognitives, affectives. Chacune de ces réponses est la réaction d’un stimuli.. C’est le point de vue avancé par plusieurs auteurs comme Scherer (1994), Frijda (2007) et Coan (2010).. Les approches dominantes du vingtième siècle ont classifié des « émotions de base » (au nombre de sept – joie, tristesse, peur, colère, surprise, dégoût, mépris).
Les émotions sont, en quelque sorte, des « détecteurs de pertinence ». Elles vont transformer les événements rencontrés, en événements, pour le sujet, ayant une valeur affective (événement agréable ou attrayant, désagréable ou repoussant, ou indifférent, le cas échéant).
En principe, ce fonctionnement intervient automatiquement, et ces processus restent le plus souvent inconscients. La plupart des personnes ressentent des émotions en réponse à un stimuli, seuls quelques individus ayant une pathologie type « schizophrénie » arrivent à être détachés, indifférents face aux situations et de ce fait ne produisent ni d’émotion positive ni négative. Nous pouvons dire, d’une autre manière, que les émotions représentent le dialogue entre le corps et le cerveau.
Depuis de nombreuses années, exprimer ses émotions est considéré comme malvenu, les émotions étant réputées “irrationnelles” et donc incompatibles avec l’environnement professionnel et de groupe. Ces fausses croyances conduisent souvent les individus à nier ou réprimer leurs émotions, avec des conséquences très néfastes sur la santé. Depuis notre plus tendre enfance, on nous éduque à mettre en place des croyances, j’ai entendu mes parents dire, lorsque je me faisais mal, « tu ne vas pas pleurer, tu n’aies pas une fillette ». Là, on va conditionner (mettre en place des croyances) l’enfant dès son plus jeune âge à d’une part ne pas exprimer ses émotions et d’autre part à catégoriser celle-ci (dans notre exemple « apparemment » il y aurait des émotions pour les filles et d’autre pour les garçons).  
Nos émotions sont des outils vitaux qui guident nos comportements et nous aident, normalement, à réagir de façon adaptée. 
Dans un monde où nos interactions réelles et virtuelles se multiplient et se complexifient, il est essentiel d’y prêter attention au quotidien et d’apprendre à les gérer efficacement. Comprendre l’importance de nos émotions est devenu crucial, et pourrait permettre de porter un nouveau regard sur ces comportements si mal reçus dans l’environnement familial comme dans le monde de l’entreprise.
On peut donc se poser les questions suivantes : Que risque-t-on à faire taire nos émotions ? Peut-on seulement les réguler efficacement ? La régulation émotionnelle peut-elle s’apprendre ?
 

Les émotions nous crée parfois des réactions inadaptées

Un peu de théorie pour comprendre la suite. Les émotions seraient déclenchées par le circuit de notre cerveau appelé « système limbique » qui s’active extrêmement rapidement et déclenche des réactions lorsqu’un danger survient. Le terme de "système limbique" nous vient de Paul D. MacLean qui en 1952 le désigne comme un support neuronal pour les émotions. Qu’est-ce que le système limbique ? Un peu de physiologie et d’histoire, ce système aussi appelé « cerveau limbique » ou « cerveau émotionnel », est un ensemble de structures de l'encéphale. Ce lieu joue un rôle dans la gestion des émotions mais c’est également un circuit spécialisé dans les fonctions comme le sommeil, les comportements alimentaires, le comportement sexuel ou la mémoire. Il propose également le concept du cerveau trinitaire, qui dit que le cerveau humain est composé de trois cerveaux : le cerveau reptilien (instinct primaire), le système limbique et le néocortex (la réflexion, l’action). Le système limbique contient beaucoup de centres et de composants, mais pour faire, assez simple, voici ceux qui jouent des rôles importants : les amygdales, l'hippocampe, l'hypothalamus et le cortex cingulaire. Finalement le système limbique est une interface anatomique et fonctionnelle entre la vie cognitive (interlecte) et la vie végétative (maintien de l’équilibre).

Mais cela pourrai être si « simple ». Aujourd’hui de nouvelle étude montre qu’il n’y aurai pas un, mais plusieurs « cerveaux émotionnels ». La théorie de MacLean est d’une importance capitale dans l’histoire des neurosciences, notamment en vertu de cette idée forte que le circuit cérébral des émotions peut être indépendant de celui de la cognition. Son identification du système limbique à un « cerveau émotionnel » a cependant été remise en cause, les chercheurs soulignant l’extrême diversité de nos émotions et leur rattachement à plusieurs circuits plutôt qu’à un centre unique. Il y aurait donc plusieurs « cerveaux émotionnels » dans le cerveau, chaque émotion correspondant à une unité cérébrale distincte ou à un système composé de plusieurs unités cérébrales interconnectées. Les neurosciences s’attachent donc aujourd’hui à étudier des émotions plus précisément, plutôt que les émotions en général, en cherchant à identifier d’éventuels circuits cérébraux correspondants.

Après cette « petite » partie théorique, prenons deux exemples, comme référence :

Premièrement une situation professionnelle dans laquelle une personne s'apprête à rencontrer un collègue avec lequel les relations sont compliquées. Il est probable qu'une réaction de colère se déclenche en lui au bout de quelques minutes, accélérant son rythme cardiaque, augmentant l'activité des régions limbiques de son cerveau et provoquant un désir de confrontation.

Prenons également comme autre exemple un repas de famille. Les membres d’une même famille vont avoir durant celui-ci divers sujets de conversation et imaginons qu’ils traitent de sujet comme la politique (ne jamais parler politique en famille). Des divergences d’opinion vont ressortir et chaque partie va faire valoir ses dires comme vérité, créant par l’occasion une atmosphère pesante et agressive.

Mais ces situations où la colère domine sont-elles immuable ? Pas forcément, si les personnes  savent déployer une stratégie efficace de régulation des émotions, afin de faire diminuer la “charge émotionnelle”, et de pouvoir appréhender les situations plus sereinement.

Il faut tout de même comprendre que la mise en place de nos émotions est indispensable à la gestion de notre quotidien. Les études scientifiques suggèrent que ces différentes manifestations du corps permettent à l’organisme de se préparer à réagir de façon adaptée. Il est intéressant cependant d’imaginer que certaines ne le sont plus trop. Certains biais cognitifs ont réajustés ces états émotionnels. Ainsi, lorsque l’on entend un bruit retentissant par exemple, la réaction de peur intervient immédiatement et peut créer le fait que l’on prennent « ses jambes à son cou ». Il faut bien imaginer que l’homo-sapiens qui entendait un bruit avait plutôt intérêt à fuir afin de sauver sa vie. Aujourd’hui ces réactions sont parfois injustifiées, elles nous permettent de mobiliser nos ressources de façon très rapide, mais mal appropriées. Notre cerveau a ainsi évolué de façon à déclencher des réactions émotionnelles qui ne sont pas forcément adapter aux situations rencontrées.

Alors, peut-on réguler nos émotions ?

En effet, notre cerveau a la capacité de réguler nos émotions grâce aux régions préfrontales de notre cortex, qui sont notamment en charge du contrôle de nos comportements. Grâce à la communication entre ces régions préfrontales et notre système limbique, nous pouvons réduire l'activation de nos circuits émotionnels. Seulement, il existe de très nombreuses « stratégies » de régulation émotionnelle, dont certaines sont bien plus bénéfiques que d'autres sur le long-terme.

Faire taire ses émotions : une stratégie très utilisée mais délétère...

Une des stratégies les plus communément employées est la technique de “suppression“, qui consiste à supprimer l'expression de l'émotion, une fois que l'émotion est déjà présente. Et oui nous le faisons tous consciemment ou inconsciemment, dans notre vie courante les émotions sont contrôlées et régulées. Les gens refoulent leurs larmes, feignent ou exagèrent leur joie, inhibent leur colère et masquent leur peur. Reprenons le cas de la situation professionnelle évoquée précédemment, cette stratégie consisterait à ne montrer aucun signe d'énervement et à prétendre qu'il n'y a pas de problème, alors que la colère est pourtant bien présente. Bien qu'elle soit fréquemment utilisée, la stratégie de suppression se révèle en réalité très délétère pour l'individu. Vous ressentez que vous avez besoin de parler et de verbaliser certaines choses, mais vous vous retenez. Vous savez qu’il y a quelque chose en vous qui lutte pour sortir, mais vous ne le lui permettez pas. Vous avez peur que l’on vous rejette, vous craignez de vous montrer vulnérable, et le sentiment de honte vous fait réenvisager ce que vous ressentez. Certaines études montrent, que cette attitude, pourrait même faire augmenter la charge émotionnelle, s'avérant ainsi fortement contre-productive. D'autre part, puisqu'elle consiste à masquer le fait que l'on ressente une émotion, elle n'encouragerait pas l'individu à communiquer à propos de son émotion et donc à potentiellement trouver une issue au problème qu'il rencontre. L'usage régulier de la stratégie de suppression serait d'ailleurs corrélée à une augmentation des états dépressifs, une diminution de la qualité des interactions sociales, et du bien-être général. Il est donc capital d'apprendre à gérer ses émotions autrement.

Changer de regard pour gérer ses émotions : une stratégie peu pratiquée mais bénéfique...

Il existe d'autres stratégies qui consistent à agir en amont de la réaction émotionnelle, avant qu'elle ne se déclenche. Notamment, la stratégie dite “de réinterprétation” consiste à réinterpréter la situation qui provoque l'émotion afin de la voir sous un autre angle. Dans l'exemple la situation professionnelle évoquée précédemment, si la colère est provoquée par l'attitude d’un collaborateur que l'on juge désagréable, la stratégie de réinterprétation consisterait à considérer des raisons pouvant expliquer ce comportement (peut-être a-t-il un problème personnel, familial, des tensions dans son équipe, ...). Réinterpréter la situation ferait alors diminuer l'activité des circuits émotionnels dans le cerveau, provoquant ainsi une baisse de la charge émotionnelle. Et même si l'hypothèse avancée pour expliquer le comportement de la personne s'avère erronée, avoir appréhendé la situation sous un autre angle et fait baisser sa charge émotionnelle permet de communiquer de façon apaisée, ce qui est très bénéfique pour l'interaction sociale qui s'en suit. L'usage régulier de la stratégie de « réinterprétation » serait corrélée à une augmentation de la qualité des interactions sociales et des performances au travail, mais également au bien-être général.

Changer de perception pour gérer ses émotions : des stratégie qui sont également bénéfique.

Il est possible de mette en place du « Tapping » (ou EFT Emotional Freedom Techniques pour les plus curieux)  pour gérer ces émotions. En tapotant à des endroits stratégique comme les clavicules, les genoux, … une émotions peut être régulée. En avril 2014 une étude de la Griffllith University (en Australie) a montré que le Tapping permettait de réduire les fringales sucrées et salées chez un groupe de volontaire en situation de surpoids ou d’obésité : les bons résultats obtenus étaient toujours présent 6mois après.

Comment ça fonctionne, notre cerveau est dans l’incapacité de gérer deux émotions à la fois. On va donc lui créer une fausse émotion dans le but d’atténuer le première. En effet des études ont montré que l’ors d’une séance d’EFT on observait une activation de la réponse de relaxation du corps à plusieurs niveaux : l’endorphine, la sérotonine, la cortisol, le GABA,…  

Ou encore la mise en place de « l’auto hypnose », cela permet de développer des capacités déjà présentes en nous mais qu’on ne nous a pas appris à dompter. Cela nécessite de plonger en soi afin de pouvoir digérer ces émotions. L’autohypnose, c’est tout simplement le fait de s’hypnotiser soi-même. On pense souvent que seul un spécialiste peut nous guider pour atteindre cet état de conscience modifié, mais on peut très bien y arriver tout seul, à la force de notre pensée et de notre imagination.

Kevin Finel, dans son dernier livre, « Explorez les capacités de votre cerveau avec l’autohypnose », vous donne des exercices pour développer ces compétences.

Dans tous les cas, ne négligez jamais l’aide d’un thérapeute. Il peut vous aider à traiter autrement ces émotions et vous proposera des stratégies qui prennent en compte les situations « déclencheurs », avec l’objectif de créer une autre réponse aux stimulis.

Peut-on s'entrainer afin de réguler ses émotions?

Ce qu’il est vraiment important de retenir sur le fait de réussir à réguler ses émotion, c'est que ça « s'apprend », et à tout âge. En effet, grâce à la plasticité du cerveau qui se modèle en fonction de nos expériences, la pratique régulière de la régulation émotionnelle induirait des changements dans notre cerveau. Ainsi, plus on pratiquerait la régulation émotionnelle, plus la communication entre nos régions préfrontales et limbiques deviendrait efficace, renforçant alors l'impact de la régulation avec le temps.

D'autres pratiques visant à gagner une meilleure compréhension de soi favoriseraient également la régulation émotionnelle : s'entrainer régulièrement à mettre des mots ou des images sur son ressenti, ou encore être activement à l'écoute de ses propres états émotionnels. Apprendre à identifier plus précisément les émotions qui nous traversent (“je suis en colère”, “j'ai peur”, au lieu du vague “je ne me sens pas bien”) pourrait également faciliter l'adoption d'une stratégie adaptée en permettant de se référer à une situation passée.

Intégrer les pratiques de la régulation émotionnelle dans son quotidien parait donc essentiel au vu des bénéfices qu'elle peut apporter. Ainsi, lorsqu'un événement provoque la colère, la peur ou tout autres émotions, il est essentiel d’identifier ses émotions en se posant certaines questions comme :“quelles émotions me traverse ?“ou encore “qu'est ce qui me perturbe ?” afin d’essayer d’en comprendre les causes et d'adopter une stratégie de régulation adaptée, plutôt que de les inhiber sous prétexte qu’elles ne sont pas les bienvenue ou inappropriée. Nos émotions sont des indicateurs précieux auxquels il faut absolument prêter attention au quotidien dans un objectif positif pour notre santé.

Alors maintenant il ne vous reste plus qu’à donner de la voix à vos émotions.

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